Comprendre le sommeil (et les réveils) de son bébé
Je vais ici vous apporter quelques clés pour démêler ensemble le casse-tête que représente le sommeil de nos enfants, avec cette première question qui, sans se faire attendre, apparait à l’esprit de chaque parent : pourquoi mon bébé se réveille-t-il toutes les nuits ?
Et oui, le sommeil de nos enfants, cette douce inconnue qui parvient parfois à mettre à rude épreuve l’harmonie familiale, gagne à être étudié, et ce dès que bébé entre dans nos vies.
Tout d’abord, voici quelques chiffres issus d’une étude finlandaise réalisée auprès de 300 bébés de moins d’un an qui montre qu’il n’y a rien de plus normal qu’un bébé qui se réveille la nuit : 90% des bébés de 0 à 3 mois, 3/4 des bébés de 3 à 5 mois, 2/3 des bébés de 6 à 8 mois et près de 50% des bébés de 9 mois à 1 an se réveillent une à deux fois par nuit. Puis entre 2 et 3 ans, 60 % des enfants se réveillent encore au moins une fois par nuit.
Ces données peuvent vous servir de points de repère et surtout vous montrent que les réveils nocturnes de votre bébé sont tout à fait normaux.
Deux éléments influent sur les réveils des tout-petits.
Il y a tout d’abord la structure du sommeil : celui-ci est composé de deux types distincts qui sont le sommeil calme - celui d’un bébé difficile à réveiller sur lequel on observe une respiration profonde et des muscles détendus -, puis le sommeil agité où le cerveau travaille énormément puisque bébé revit sa journée, organise et trie ses émotions. Cette phase correspond au sommeil paradoxal observé chez l’adulte mais représente 50 à 60% du sommeil total d’un bébé contre 25% chez l’adulte. Cette période de sommeil plus léger lui offre davantage d’occasion de se réveiller.
Il y a ensuite le besoin de manger souvent : l’estomac du bébé est très petit d’où son besoin de se nourrir régulièrement, sans oublier que le lait maternel se digère facilement et rapidement (ce qui est un peu moins le cas du lait en poudre).
Tous ces éléments tendent à nous montrer à quel point un bébé sait ce dont il a besoin, puisqu’en se réveillant souvent il assure son développement tout en satisfaisant son besoin de proximité physique et sensorielle avec sa mère (et permettant ainsi de stimuler la production de lait chez la mère allaitante). En limitant ses périodes de sommeil profond, le bébé se rassure. À noter également que l’instinct de manger serait un facteur de protection contre la mort subite du nourrisson.
Un conseil : apprenez à reconnaître les phases de sommeil agité de votre enfant. Si votre bébé bouge beaucoup, que vous observez des mouvements oculaires très rapides, une tonicité du corps et que vous voyez même ses yeux ouverts, ne prenez pas cela systématiquement pour un réveil, une occasion d’interagir avec lui et de le sortir de son lit. Il dort, tout simplement.
La nuit reflète souvent la manière dont le sommeil de jour est organisé et structuré. Pour comprendre les réveils d’un enfant, je regarde si son rythme est adapté : le bon nombre de siestes, au bon moment, un temps d’éveil en adéquation avec son âge, et une régularité qui respecte son horloge biologique. Mon but est d’identifier si votre bébé a ce que l’on appelle une dette de sommeil, c’est-à-dire un mauvais rythme et une quantité de sommeil insuffisante qui rejaillirait alors sur la qualité du sommeil la nuit.
Le confort du bébé est aussi à prendre en compte et notamment sa sensibilité au chaud ou au froid. Si vous sentez qu’il transpire en mettant votre main au niveau de ses omoplates, cela signifie qu’il est trop couvert. Il peut également être sensible à la lumière et se sentir stimulé par celle-ci, la lumière d’une veilleuse ou celle de l’extérieur, et préférera alors le noir total. Sans oublier une sensibilité possible au bruit qui nécessitera d’être silencieux au moment du coucher.
L’autonomie est également très importante : sait-il s’endormir seul ? S’il a besoin de quelqu’un ou de quelque chose pour trouver le sommeil, il peut à nouveau en ressentir le besoin à la fin d’un cycle lors d’un micro-réveil.
La santé peut aussi être un élément de réponse concernant les réveils : un début de rhume, une douleur, des coliques ou même un simple rot peuvent le gêner pendant sa période de sommeil.
Et le dernier élément à prendre en compte est le développement de l’enfant. En effet, toute nouvelle acquisition peut se traduire par une régression du sommeil.
En somme, il n’y a rien de plus normal qu’un bébé qui se réveille la nuit, et, par de petits ajustements à différents niveaux et en apprenant à lire ses phases de sommeil, vous l’aiderez à s’apaiser.
Et pourquoi ne pas également apprendre à décoder les pleurs de votre bébé (0 à 4 mois) selon la technique du Dunstan Baby Language ? Cette méthode vous apprend à identifier le son et à décrypter le besoin qui s’y rattache (faim, sommeil, rot, coliques, inconfort). Nous en reparlerons très prochainement.
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